LE VIEUX

Paroles C.Lemesle-J.Roure Musique C.Lemesle-C.Marie


Il faisait des années supplémentaires sur terre
Il avait bu des océans cul sec avec
Des moins ivrognes déjà morts
Des éternels changeurs de port
Sûr qu'il prenait la bouteille au sérieux, le vieux.

C'était un philosophe de village, sans âge
Qui réclamait en mai 68, la suite
Juste après les révolutions
Sur les pavés y a du goudron
Mais il n'a pas désarmé pour si peu, le vieux

Il disait que tout s'allume,
Mais encore faut-il qu'on le voit
Quand le doigt montre la lune
L'imbécile regarde le doigt

Il adorait toujours serrer des mains d'humains
Sans ignorer qu'elles le montraient parfois du doigt
Il savait que la trahison construit au traître sa prison
Il apportait des oranges aux envieux, le vieux
Il s'était perdu dans des Pearl Harbour d'amour
Mais il avait gardé comme un trésor à bord
Une noyée de sentiments qui ne compait que deux amants
Dont il était peut-être l'un de deux, le vieux

Il disait que la coutume
Doit fair avancer l'avenir
Quand le fer frappe l'enclume
L'imbécile forge un souvenir

Il vieillissait avec une telle envie de vie
Que sur son front il n'y avait pas d'idée ridée
Que sa patience et sa passion
Se mélangeaient à l'unisson
Devant le vide il avait comme un creu, le vieux

Quand il est mort, il avait bien cent ans, pourtant
Son âme tendre disait à son corps: encore
Quand il a débarqué là haut
Entre un tonnerre et un tonneau
On ne sait pas s'il a rencontré Dieu, le vieux


Il n'est pas mort pour des prunes
Car à chaque fois qu'il envoie
Ses messages de Saturne
L'idiot met l'anneau à son doigt....

Il y a des ombres
qui font la lumière
sur terre...